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Quel avenir pour la décharge ?

La décharge de Béziers, officiellement dénommée installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) a fait l’objet d’une autorisation, par le Préfet de l’Hérault, en dernier lieu en 2018, pour une exploitation jusqu’au 31 décembre 2029. Cette autorisation a été contestée en justice par l’association de quartier. Au mois de janvier 2022, le tribunal administratif de Marseille a jugé que l’autorisation était illégale, du fait de la violation du droit européen pour le recueil de l’avis de l’autorité environnementale devant se prononcer sur la qualité de l’étude d’impact du projet. Mais les juges administratifs ont considéré que ce vice de procédure pouvait être régularisé par le préfet en recueillant un nouvel avis. Dans son nouvel avis du mois de mars 2022, l’autorité environnementale rejoignait en partie les griefs de l’association de quartier, notamment en ce qui concerne les insuffisances du dossier dans la connaissance des eaux souterraines et dans leur surveillance. Malheureusement, le préfet n’en a pas tenu compte et a pris un nouvel arrêté d’autorisation le 5 octobre 2022. Cet arrêté a été validé par le tribunal administratif dans un jugement du 6 avril 2023. A ce stade, la décharge demeure donc autorisée jusqu’au 31 décembre 2029.

Pour autant, le Comité de Défense de Badones-Montimas n’entend pas baisser les bras et a décidé de poursuivre la contestation de l’autorisation de la décharge. Il est d’autant plus incité à le faire que, contrairement à ce qui a pu être déclaré publiquement par le président de la Communauté d’agglomération Béziers-Méditerranée, rien ne garantit que la décharge fermera fin 2029. Au contraire, une étude présentée aux élus de l’Agglo au mois de juillet 2022 (dont le CDBM a eu récemment connaissance) envisage la prolongation de l’exploitation de la décharge durant vingt années supplémentaires, soit jusqu’en 2049 ! Cela irait au-delà de l’intention initiale de l’Agglo (en 2013) de demander une autorisation jusqu’en 2035 ou 2040. Il s’agirait, soit de continuer à recevoir les refus de tri de Valorbi, soit d’enfouir les mâchefers du futur incinérateur de la route de Bédarieux dont le projet a été adopté par les élus de l’Agglo le 12 décembre 2022.

Plus que jamais, alors que les mauvaises odeurs persistent, que le dépassement, plusieurs fois constaté, de la valeur toxicologique de référence pour l’hydrogène sulfuré (H2S) dans l’air « est susceptible d’avoir un impact sur la qualité de vie des riverains » (selon l’Agence régionale de santé), et que la présence d’une pollution des eaux souterraines n’est plus sérieusement contestée (mais elle est considérée comme limitée par les pouvoirs publics), il est nécessaire de rester mobilisé et de poursuivre les actions.