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Décharge : les riverains évincés de la CSS

Pour la première fois depuis 2007, les représentants des riverains de la décharge et des associations locales n’ont pas été conviés à la réunion annuelle, à la sous-préfecture de Béziers, de la commission de suivi de site (CSS), l’instance officielle de suivi, d’échange et d’information qui réunit toutes les parties concernées.

Alors que le Comité de Défense de Badones – Montimas (CDBM), durant 17 ans, et le collectif « Droit à un air sain à Montimas », depuis 2019, y défendaient, sans concession, la santé des habitants du quartier et la protection de l’environnement, le préfet de l’Hérault les a évincés lors du dernier renouvellement de la composition de la CSS fin décembre 2024. Le préfet, sur les indications du sous-préfet de Béziers, a préféré désigner, sans qu’elles aient été candidates, deux associations de protection de l’environnement : France Nature Environnement (FNE) et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Ces associations sont certes compétentes, mais elles ne connaissent pas la réalité locale et ne représentent pas les riverains. Elles étaient d’ailleurs absentes lors de leur première réunion de la CSS recomposée le 23 septembre 2025.

Il a fallu que la presse locale se fasse l’écho de l’anomalie de l’éviction des riverains de la CSS (Midi Libre, ICI Hérault, France 3 Occitanie), pour que la préfecture explique, dans un communiqué, sa décision en ce qui concerne le Comité de Défense de Badones – Montimas : « il est apparu que cette structure ne figure plus au nombre des comités de quartier établis [sic] par la mairie de Béziers ». Cela n’explique pas l’éviction du collectif et, surtout, cette explication n’est ni juridique ni logique. En effet, si la nomination des membres de la CSS est, pour partie, à la discrétion du préfet, le code de l’environnement (article R.125-8-2) prévoit explicitement la formation d’un collège (sur cinq collèges au total) composé de riverains ou d’associations de protection de l’environnement.

Selon une instruction ministérielle de 2012, s’agissant en particulier du collège « riverains », les préfets doivent « veiller à ce que les personnes désignées connaissent bien le contexte local (l’installation, son environnement) ». Quant au rôle de la mairie, il n’est certainement pas de créer ou de reconnaître les comités de quartier, qui sont des associations indépendantes. La liste des comités de quartier que la mairie diffuse n’est prévue par aucun texte et n’est donc qu’indicative. En l’occurrence, cette liste traduit le boycott, par la mairie de Béziers, de certaines associations qu’elle trouve trop critiques. Surtout, cette liste n’a pas vocation à être utilisée pour désigner les membres d’une CSS, sinon le représentant de l’Etat se retrouverait inféodé au maire.

Dans tous les cas, l’absence des riverains à la CSS apparaît aberrante, car ce sont les premiers concernés par l’impact de la décharge, et c’est à eux qu’est destinée prioritairement l’information que détiennent l’exploitant et les services de l’Etat.

N’acceptant pas cette situation, le Comité de Défense de Badones – Montimas a demandé au préfet de l’Hérault de reconsidérer sa position, sans exclure, pour autant, les deux associations déjà nommées, avec lesquelles il devrait être possible de travailler et d’agir (vous pouvez prendre connaissance du courrier adressé au préfet de l’Hérault en cliquant ici).